Mettre en place la primaquine, stratégie complémentaire essentielle pour éliminer le paludisme
Sévissant dans 84 pays, le paludisme reste un défi mondial. D’après le dernier rapport de l’OMS, plus de 247 millions de cas cliniques dont 619 000 décès ont été enregistré en 2021. Cela représente une augmentation de près de 2 millions de cas par rapport à 2020, principalement en Afrique, où les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés. Ces chiffres démontrent la nécessité de maintenir les efforts pour contrôler le paludisme dans les pays endémiques mais également de mettre en place de nouvelles stratégies plus efficaces pour éliminer ce fléau.
Depuis 2012, l’OMS recommande dans les zones de faible transmission du paludisme ainsi que dans les régions où la résistance de Plasmodium falciparum à l’artémisinine est apparue (Ouganda et Rwanda), d’ajouter au traitement standard à base d’artémisinine (ACT), une dose unique faible de primaquine (Single Low Dose of Primaquine SLDPQ), afin de réduire la transmission du paludisme et éventuellement parvenir à son élimination. La SLDPQ agit en tuant les gamétocytes, formes infectieuses du parasite qui, à la faveur d’un repas sanguin, sont transmis au moustique qui sera susceptible d’infecter une autre personne.
Cependant, force est de constater que cette stratégie est rarement déployée sur le terrain, en partie du fait de l’absence de formulations pédiatriques et de la crainte de la survenue de crises d’hémolyse aiguë chez les patients atteints de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase.
Le projet IMPRIMA, financé par le programme EDCTP3 de l’Union Européenne, a été conçu pour promouvoir la mise en place de la SLDPQ dans le traitement des cas de paludisme à P. falciparum en Afrique. Il fait suite au projet « Developing Paediatric Primaquine » financé par le programme EDCTP2 (www.dpp-project.org), dont le but est le développement et la validation clinique de formes pédiatriques de la primaquine.
Le projet IMPRIMA repose sur la mise en œuvre de plusieurs actions complémentaires (clinique, communautaire/sociologique et politique), et le renforcement des capacités, dans 3 pays endémiques d’Afrique présentant des contextes épidémiologiques différents (Burkina Faso, Madagascar et Burundi.)
Il vise à générer des données démontrant l’innocuité, l’acceptabilité et l’impact au niveau communautaire de la prise de SLDPQ, afin de convaincre les décideurs ainsi que les populations de l’intérêt de cette stratégie. L’engagement fort des principaux acteurs sera un élément clé pour le succès du projet et une étape fondamentale contribuant à l’élimination du paludisme. Parallèlement, nous souhaitons renforcer les capacités techniques des équipes sur le terrain et suivre l’évolution de la résistance des parasites aux principaux antipaludiques.
Financeur : EDCTP3
Montant Global pour le consortium : € 3,969,906.25
Montant Global pour le Burundi: € 609,267.01
Durée : 48 mois (Avril 2023-Mars 2027)