27 Mar PAP INSP Burundi- Mission d’échange d’expériences d’une délégation burundaise auprès de l’Observatoire National de Santé Publique (ONSP) du Cameroun : leçons apprises

Une délégation burundaise composée de Dr Dionis Nizigiyimana[1], M. Léonard Ntakarutimana [2]et Mme Jacqueline Niyungeko[3] a séjourné à Yaoundé du 3 au 8 Février 2020 dans le cadre d’une mission d’échange d’expériences sur le processus de mise en place, organisation et fonctionnement de l’Observatoire National de Santé Publique (ONSP). L’ONSP camerounais existe depuis 10 ans et a pu, au cours des années, développer son expertise et ainsi devenir un acteur incontournable du système de santé en fournissant les informations nécessaires à la prise de décision politique. Il produit des rapports d’envergure nationale (ex :100 indicateurs clés de santé) et pilote un collaboratif regroupant les acteurs impliqués dans la production et la gestion des données sanitaires (Cameroon Health Data Collaborative).

Quatre types d’activités ont occupé les participants à la mission : (i) des séances de travail avec l’équipe de l’ONSP appuyée par le Conseiller National du Système d’Information Stratégique et Observatoire de santé/Bureau de l’OMS à Yaoundé ; (ii) des visites d’entités/institutions qui collaborent avec l’ONSP (Cellule des informations sanitaires, Cellule informatique du Ministère de la santé, bureau de l’USAID, Institut National de la Statistique) ; (iii) participation en tant qu’observateurs à des réunions techniques dans lesquelles l’ONSP est impliqué (réunion de la Cameroon Health Data Collaborative et réunion hebdomadaire de suivi et de coordination nationale des opérations et des urgences sanitaires) et (iv) une séance de debriefing auprès du Représentant de l’OMS à Yaoundé. 

Les principales leçons apprises suivantes ont été notées :

1. Un fort engagement politique : l’ONSP bénéficie d’un fort engagement et soutien politique matérialisés à travers le Décret N° 2010/2952/PM du 1^er novembre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de l’ONSP ; l’allocation du budget de l’Etat ; la présidence du comité d’orientation de l’ONSP par le Ministre de la santé publique lui-même et l’implication de l’ONSP dans toutes les réunions techniques et stratégiques du Ministère ; 
2. Une mémoire historique sauvegardée : L’actuel ONSP fait suite à un organe antérieur (Conseil national de l’épidémiologie) dans lequel le président du Conseil scientifique actuel était membre ;   
3. Une forte adhésion des parties prenantes : Il a été créé autour de l’ONSP un réseau solide d’acteurs (Cameroon Health Data Collaborative) qui est une plateforme participative de réflexion, de plaidoyer, de partage et de proposition de l’ensemble des organismes/institutions/directions/cellules générant des données de santé ;   
4. Une démarche concertée et participative : Un atelier de sensibilisation des parties prenantes a été tenu en 2015 et a produit une analyse du système pour une meilleure appropriation et intégration de l’ONSP parmi les autres acteurs chargés de l’information sanitaire (clarification des rôles de chacun) ;
5. Une infrastructure équipée et une équipe multidisciplinaire : l’ONSP dispose d’un espace de travail, de matériel informatique avec connexion internet haut débit, d’un véhicule mis à disposition par le Ministère et d’un appui important des PTF, dont l’OMS. En outre, l’ONSP dispose de ressources humaines compétentes et multidisciplinaires.  
6. Une production annuelle abondante :  les activités de l’ONSP font l’objet d’un rapport annuel qui montre beaucoup de réalisations et permet à cette institution de gagner en notoriété.

La présente mission d’échange d’expériences a été un succès car elle a permis à l’équipe du Burundi d’apprendre auprès de l’ONSP du Cameroun. Son rôle dans la production de connaissances utiles à la prise de décisions en matière de santé n’est plus à démontrer. Les leçons apprises seront mises à contribution dans le processus de création et de fonctionnement de l’Observatoire National de la Santé (ONS) au Burundi.